PETIT FLORILEGE DE CARTES POSTALES DES PAOLINIENS EN VACANCES.2022“

 


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Plafonds à caissons, bâti dans le style nommé mudejar,

"Quand l’on visite l’Espagne, on ne peut flâner sans être interpellé par les styles architecturaux, qui reflètent l’histoire riche et complexe de ce pays et de ses peuples."

L’université de Salamanque,

L’occupation orientale pendant environ 700 ans a imprimé de manière définitive une identité décorative singulière, unique en notre vielle Europe.

Vous verrez sur cette photo un des plafonds à caissons, bâti dans le style nommé mudejar, subtile mélange entre les styles occidental (gothique et renaissance ici) et oriental (islamique).

Ces Muqarnas, que l’on retrouve aussi bien dans les monuments civils que religieux (catholique, juif et musulman) à Salamanque, sont surnommés « nids d’abeille » ou bien « ciels étoilés dans le désert ».

Les mots sont jolis, poétiques, illustratifs, mais bien impuissants pour traduire l’harmonie de ces motifs ornementaux.

La beauté, ici, est équilibre, légèreté, rythme. Elle illustre un œcuménisme artistique unique et la capacité des peuples à transcender leurs différences.

L’université de Salamanque, une des cinq plus anciennes d’Europe, enseignait dans son programme la théologie sacrée, une des matières influant sur la révélation et l’élévation de l’âme humaine.

Laurent .


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Pourquoi parler à la place du poète quand je contemple les montagnes qui entourent La Penne?


Hommage à l'arrière pays Niçois.

Au-dessus des étangs, au-dessus des vallées,
Des montagnes, des bois, des nuages, des mers,
Par delà le soleil, par delà les ésthers,
Par delà les confins des sphères étoilées,

Mon esprit, tu te meus avec agilité,
Et, comme un bon nageur qui se pâme dans l'onde,
Tu sillonnes gayement l'immensité profonde
Avec une indicible et mâle volupté.

Envole-toi bien loin de ces miasmes morbides ;
Va te purifier dans l'air supérieur,
Et bois, comme une pure et divine liqueur,
Le feu clair qui remplit les espaces limpides.

Derrière les ennuis et les vastes chagrins
Qui chargent de leur poids l'existence brumeuse,
Heureux celui qui peut d'une aile vigoureuse
S'élancer vers les champs lumineux et sereins ;

Celui dont les pensers, comme des alouettes,
Vers les cieux le matin prennent un libre essor,
- Qui plane sur la vie, et comprend sans effort
Le langage des fleurs et des choses muettes !

"Elévation " Charles Beaudelaire

Adrien "l' ancien"


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La fontaine des lépreux,

En regardant attentivement la photo du village de Mezels dans le Lot, en bas à droite vous remarquerez une fontaine alimentée par une source et qui se déverse dans la Dordogne.

Au début du 18ème siècle, une épidémie de lèpre ravagé le royaume de France. Les lépreux étaient rejetés des villes et des villages et érraient dans la campagne.

Ici dans le Quercy, les lépreux s'étaient réfugiés sur le causse de Martel, désertique à cette époque. Un jour, un groupe de lépreux assoiffés et sales demandent à profiter de la fontaine de Mezels
( il n'y a pas d' eau sur le causse !), les habitants en bons chrétiens laissent les lépreux profiter de l' eau pure et fraîche de la source.

Plusieurs jours après, les habitants de Mezels apprirent que les miasmes des lépreux, répandus par la Dordogne avaient infectés les rivages jusqu'à Bordeaux....

A vous de trouver une morale à cette histoire !!!

Jean Luc.


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Cette curieuse loi du seigneur qui devient loi du saigneur !

Seigneur- saigneur ...

Quoi de plus divin que ces scènes animalières que l’on débusque au coin d’un rocher à l’ombre d’un canyon rafraîchi par ces eaux cristallines .

Cette couleuvre à collier qui tente d’avaler ce batracien qui est presque aussi grosse que le bœuf !

Cette tentative désespérée de l’animal obéissant, à son instinct de vie et de survie, à cette curieuse loi universelle de la nature où la vie de quelques-uns prend son essor sur la mort de quelques autres !

Cette curieuse loi du seigneur qui devient loi du saigneur !

Je ne peux m’empêcher voyant cette scène de faire le parallèle avec nous les hommes qui malgré nos prétentions n’arrivons pas à échapper à ce curieux concept primaire de prédation!

Voir pire nous mettons toute notre intelligence, notre machiavélisme, notre cynisme au service d’un cannibalisme boulimique insatiable et pathétique.

Finalement cette couleuvre fait pas pâle figure face aux atrocités commises par
l’homme en tentant d’avaler cet énorme proie !

Si seulement nous pouvions être photographiés je crois que nous serions surpris du cliché, par nos vanités, nos cupidités, notre incapacité àsurmonter nos lois les plus primaires …

Je comprend pourquoi quelques-uns vont se placer sous la voûte étoilée où la seule vraie loi primordiale soit celle de la Fraternité avec un grand F.
Ceci afin d’échapper et avoir l’utopie de changer quelques autres saigneurs non émancipés des lois primitives …

Olivier.

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Œuvre de l'ingénierie du seizième siècle pour s'assurer l'élément fondamental de la vie : l'eau.

Orvieto en Ombrie.

Visite "interiora terrae...."

54 mt de profondeur, 70 fenêtres, 248 marches On descend et remonte sans croiser personne.

Oeuvre de l'ingénierie du seizième siècle pour s'assurer l'élément fondamental de la vie : l'eau.

À visiter à Orvieto en Ombrie en même temps que la cathédrale qui est vraiment exceptionnelle et n'a rien à envier à celle de Sienne qui est déjà exceptionnelle.

Manfred.

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Le chemin de Compostelle.
"Ce nouvel élan spirituel est toujours en vogue avec, en plus, la mode
de la randonnée marquée du sceau de la spiritualité !"




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(Fragments choisis par les éditeurs du blog, d'une pérégrination épistolaire sur le chemin de Compostelle.)

... Quand on marche sur le Chemin, on parcours la vie et on pense à la mort. La question se pose alors de savoir ce qu’est une belle mort, pour le franc-maçon-philosophe-stoïcien et épicurien que je suis!...

...Marcher sur les chemins c’est aussi, dit-on, rechercher le silence, propice à la méditation, à la recherche intérieure, à la spiritualité. Mais comment faire ce retour en soi dans une nature au silence attourdissant? Pour se nourrir, notre esprit a besoin de la vie. Du bruit de la vie! Jamais à ce point je n’avais ressenti ce vide mortifère...

« Nous n'héritons pas de la terre de nos ancêtres, nous l'empruntons à nos enfants»

Impossible de ne pas penser à ce proverbe africain (cité dans le Petit Prince) en parcourant les premiers km dans la campagne Quercinoise. Arbres en train de brûler de chaleur, champs aux plantes rabougries, innombrables plastics et détritus abandonnés dans les bas côtés!

...Je ne sais qu’elle fut la part du voulu, du choisi, de l’envie  dans la décision que prenaient les Pèlerins de l’an mille de marcher vers Compostelle ? Probablement faible en regard de la force de l’incitation religieuse qui leur ordonnait ce pèlerinage pour obtenir les fameuses indulgences qui ouvraient les portes du paradis! L’engouement des premiers siècles a cessé vers le quatorzième : les reliques de l’apôtre Jacques ayant disparues !...

...Pourtant, le plupart des « pèlerins » rencontrés marchent pour marcher dans le simple but d’arriver au but qu’ils se sont fixé. La spiritualité religieuse n’est plus le but. Pourtant ils visitent, comme moi, les vestiges qui rythment les étapes.

Il en est de sublimes qui portent la marque de la qualité des bâtisseurs. 


Au delà de la légende, plus supposée que vraie. Aller vers Compostelle (le camp des étoiles) c’est redécouvrir ce patrimoine humain, beaucoup en ruine hélas, mais toujours porteur de la vertu du dépassement de soi de ces artisans
du beau !

...Nous voilà sur le troisième tronçon du GR 65, dit « chemin de Compostelle ». À partir de Cahors, étape d’arrivée de l’été dernier, nous allons rejoindre Condom en 8 jours de marche. Qu’elle idée peut conduire un FM à partir ainsi sur le Chemin ? Comme la montagne pour les uns ou la mer pour les autres : simplement parce qu’il est là ? Ou bien avec l’espoir d’y trouver des réponses? Ou bien pour passer des vacances qui fatiguent les corps et apaisent les esprits ? Mieux peut être : pour découvrir ensemble la beauté de notre pays, pas à pas, lentement et calmement...

Éloge de la lenteur en somme.

Tout un programme pour un FM! 


Daniel.

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Nulle part.
"On pourrait y voir au départ un accident, une blessure, un dégât. La nature y a vu une opportunité."



Les paysages grandioses, les vastes espaces, les constructions remarquables sont bien souvent sources d'émerveillements et de réflexions.
Pour autant il n'est pas forcément aisé pour chacun d'y accéder.

Contraintes de temps, de santé ou encore contraintes d'argent peuvent s’élever comme des remparts face à la diversité qui nous entoure.

Alors on peut éventuellement se rabattre sur les réseaux sociaux ou plus largement internet et « vivre » par procuration ces nombreux lieux inspirants.

Pour autant j'ai parfois l'impression que même ceux qui peuvent s'y rendre cherchent plus l'image que le sens.

J'ai l'impression que notre monde contemporain décroche du réel parce qu’il ne sait plus l'interpréter.

Un endroit remarquable devient alors un levier pour l'ego, une image sans émotion, un tableau vide.

L'humanité a peu à peu perdu le sacré en déconstruisant son rapport à la réalité.

Or nous ne sommes qu'une minuscule particule au cœur d'un grand tout.

Il est vrai qu'il est parfois difficile de s'y retrouver face à la surabondance d'images et d'informations plus ou moins vérifiées ou vérifiables. Et le cerveau a besoin de cohérence et n'apprécie pas l'incertitude.

Mais je pense que c'est en retrouvant une certaine forme de rapport à notre environnement que l'on peut retrouver plus de sens et d'harmonie.

Ce rapport passe pour moi par la symbolique qui est finalement là, partout. Symbolique qui est source de liberté et d'apaisement.

En regardant ce carreau légèrement ébréché et qui a laissé une minuscule ouverture vers la terre j'ai été étonné que la vie puisse s'y développer.

On pourrait y voir au départ un accident, une blessure, un dégât. La nature y a vu une opportunité.

Je laisse ce symbole à la réflexion de tous.

        Anthony.

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"J’ai besoin de restaurer ma mémoire, de dépoussiérer les images, de ces montagnes immuables,"...
"...Et dans toute randonnée avec un dénivelé conséquent, on passe du monde végétal, au monde minéral.
De la vie au vide. De la terre au ciel."...


Carte Postale Maçonnique


Cet été je suis re-re-re-re-retourné en Corse. Comme tous les ans comme le saumon qui remonte le fleuve pour se reproduire. Moi, c’est pour me ressourcer.
Pourquoi toujours ce rituel ? De quoi ai-je donc tant besoin ?
J’ai besoin de ressentir ces odeurs de maquis, d’immortelle, de myrte, de fenouil.

J’ai besoin de restaurer ma mémoire, de dépoussiérer les images, de ces montagnes immuables, de ce clocher qui sonne toujours dès 7 heures du matin le même carillon, de ce goutte à goutte qui remplit vaille que vaille la fontaine cachée.

C’est un immuable rassurant. C’est donc ça la fonction psychologique d’un rituel ?
Mais attention, je ne vis pas non plus sous cloche. J’ai besoin aussi de partir à la découverte du monde. Enfin de la nature dans un premier temps.

Et dans toute randonnée avec un dénivelé conséquent, on passe du monde végétal, au monde minéral.
De la vie au vide. De la terre au ciel.



Ceci au prix d’efforts physiques, de risques (dé)mesurés. Pour atteindre uns sommet et contempler du haut vers le bas.

Tout ce temps à grimper, c’est un temps de réflexion, du recul, de questionnement.

Je dépoussière mes pensées et c’est là-haut que je prends la plupart de mes décisions profanes.

François.

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