COVID...Exercice libre sur le confinement. 12 paoliniens s'expriment.




1.François



Finalement, je pensais que ce confinement de 15 jours renouvelables serait propice à la réflexion ontologique. Tout était organisé : les livres dans la bibliothèque, sous le lit ou encore dans les cartons n’attendaient qu’à être ouverts. Les rituels prêts à être re-re-relus.  J’étais parti pour élaborer 2 ou 3, voire 4 planches délivrables en quelques mois !

Et puis, c’était presque trop facile : cet événement sur-naturel allait donner de la réflexion sur le nouveau sens à donner à la vie, la critique du consumérisme allait être une attaque facile . Mais une fois ces portes ouvertes enfoncées, mon esprit a fait un gros PSssschhhiiit. Avec le temps, plus rien. Plus d’inspiration. Plus envie de réfléchir. 

Et puis le couple confiné n’est plus le même que le couple qui se  retrouve après le travail, ou en week-end…

Ne subsistent en moi que quelques idées, une forme de 2e testament philosophique :

Plus que jamais ce virus me confirme que l’anthropocentrisme est une illusion, qui permet, certes, à l’homme de se dépasser, à lutter pour asseoir sa place sur cette planète Terre. Asseoir, voire écraser… Mais non, finalement l’infiniment petit peut renvoyer l’espèce humaine en cendres ou dans un cercueil en peu de temps. La Terre peut tourner sans nous. Sans nous d’autres espèces prospèrent (plantes, animaux). La période  « sans nous » a déjà existé il y a 10 millions d’années et pourrait réapparaître. 

Plus que jamais, la règle à 24 divisions est le seul outil qui me permet de donner un sens à mes journées : Tenter de donner du rythme à sa journée, se rendre utile, en attendant de sortir. D’ailleurs nos 3 fenêtres du tableau de loge prennent un nouveau sens symbolique que j’avais toujours mésestimé.

Ah oui, il y a ceci encore : La parole a beaucoup circulé dans les médias (médecins de plateau TV, experts, contre-experts, ignorants , autodidactes scientifiques). Mais quelle perte de temps ! Nous sommes loin du Logos.

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2. Olivier


Que nous apprend cette crise, sur nous même, sur le monde, sur notre idéal maçonnique ? La première des valeurs touchées dans cette crise est la première de la république Française et la première de la maçonnerie : « La Liberté » et qui est de très loin la plus importante pour moi et que je souhaite à mon prochain! Bien au-delà des raisons sanitaires et protectrices de l’état, cette crise a enfermé non seulement physiquement les gens mais aussi leurs libres arbitres. A grands coups de matraquages anxiogènes et mesures disproportionnées une partie de la population s’est sentie emprisonnée, bâillonnée au sens propre et figuré, et parfois réprimée par l’état qui voulait la protéger. La crainte des retombées économiques et sociales non chiffrables du fait de l’arrêt de l’activité font craindre des dégâts largement supérieurs à la crise du Covid. Du coup le rôle de protecteur de l’état, apparait plutôt comme celui de l’ oppresseur.  Chomsky disait « rappelez-vous, tout état a un ennemi principal : sa propre population » .  

Ce sentiment n’est pas normal . Au-delà de la difficulté à gérer cette crise, nous voyons une société prisonnière de ses concepts, (principe de précaution, judiciarisation, responsabilités financières etc..) de ses protocoles et normes qui enlèvent toute souplesse, discernement, justesse et rapidité d’action. Ces biais ainsi créés forment des ruptures entre les individus et des institutions pourtant bien étudiées. Nous voyons notre modèle sociétal mondial englué, incapable de gérer ce qui restera comme un épiphénomène du bilan humain si triste soit-il, mais qui risque de ramener plus de la moitié de l’humanité cent ans en arrière !  

C’est bien donc, nos modèles de pensées et sociétés qu’il faut revoir. Nous devrions quitter cette société élaborée et nous diriger vers une société évoluée où l’humain revient au cœur du débat. (Plus facile à dire qu’à faire ! la critique est toujours aisée !)  

Notre société devrait peut-être elle aussi laisser les métaux à sa porte.  Et c’est là que la Franc Maçonnerie a peut-être un rôle à jouer. Nos valeurs de Libertés : de pensées, des individus, de cultes, d’idéologies politiques ; d’Egalités de traitement des individus et par la Fraternité nécessaire à rassembler ce qui est épars, à concilier les contraires et les oppositions nécessaires et fécondes ; ainsi que le respect des méthodes maçonniques peuvent aider à repenser un monde où l’individu est reconsidéré . 

Sans faire de politique la Franc Maçonnerie doit trouver les actions qui lui permettent de prolonger l’œuvre commencée dans le Temple et peut être qu’elle s’expose un petit peu aux profanes … 

Le Franc Maçon est un homme d’action !!! A titre personnel c’est plutôt des sentiments de colères et de tristesses, et surtout de gâchis qui m’envahissent . Sentiments négatifs qui ne font pas partie de mon tempérament. Je regrette les rares fois où je suis en colère. 

Voici quelques pensées de stoïciens romains et d’un scientifique du XXème siècle : Sénèque : Traités de la colère
-« C’est un crime de nuire à la patrie ; par conséquent à un citoyen, car il fait partie de la patrie. Quand le tout est sacré, la partie a droit au respect ; par conséquent l’homme est sacré, car il est ton citoyen dans la grande cité. » -« Le signe le plus certain de la vraie grandeur, c’est que tout ce qui arrive soit impuissant à nous émouvoir »



Marc Aurèle : Pensées pour moi-même -« Dès l’aurore, dis-toi d’avance : Je rencontrerai un indiscret, un ingrat, un fourbe, un envieux, un égoïste. Tous ces vices ont été causés en eux par l’ignorance des biens et des maux. Mais moi, ayant observé que la nature du bien, c’est le beau et que celle du mal, c’est le honteux… Je ne puis subir un dommage d’aucun d’entre eux, car il ne saurait me couvrir de honte…Agir en adversaires les uns des autres est donc contre nature. Or c’est traiter quelqu’un en adversaire que de s’emporter contre lui ou de s’en détourner » « Ce qui arrive est nécessaire et contribue à l’intérêt général de l’univers dont tu fais partie » 

Et pour conclure positivement: Teilhard de Chardin : « Le phénomène humain » « L’issue du Monde, les portes de l’Avenir, l’entrée dans le Super-humain, elles ne s’ouvrent en avant ni à quelques privilégiés, ni à un seul peuple élu entre tous les peuples ! Elles ne céderont qu’à une poussée de « tous ensemble », dans une direction où tous ensemble peuvent se rejoindre et s’achever dans une rénovation spirituelle de la Terre. » Ces hommes nous appellent à la raison. Me voilà apaisé ! Je vous embrasse  Olivier

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 3. Stéphane


Cette période de confinement m'inspire 2 réflexions :    La première concerne un commentaire lu sur un site (pardonnez moi le coté profane). Les médias commentaient le décès d'un patient : "le virus a gagné le combat".  

Or à bien y réfléchir le virus peut être considéré comme un organisme du vivant dont la priorité est son développement et sa descendance. 
Son support est le corps d'un humain. Pour mener son développement, il utilise les ressources du corps qui l'abrite. Hélas, à trop utiliser les ressources de ce corps, le virus l'épuise et le corps meurt. Il n'y a pas de vainqueur. Y voir le comportement de l'homme sur notre planète, il n'y a qu'un pas.   Ma deuxième réflexion concerne, les journées de confinement. 
Si on oublie toute considération économique, il devient troublant de devoir s'isoler du monde qui nous entoure, se retrouver uniquement avec nos familles, instaurer des rituels pour nous permettre de nous occuper et de ne point sombrer parfois dans la folie,


Organiser toutes les heures de nos journées, réfléchir à l'après, et enfin à achever au dehors ce qui a été entrepris pendant le confinement.  Quoi de plus "normal" pour un FM ?  


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4. Richard



Pas une planchette, hélas pas non plus un morceau de poésie. Je n’ai pas été frappé par Erato  la muses qui la dirige à ma naissance !!!

C ‘est donc quelques idées qui me traversent parfois l’esprit en cette période ou le temps prends une autre dimension et nous laisse vagabonder. 

L’idée principale me conduit à relativiser, tenter de dégager l’important du secondaire, et cela dans tous les domaines. Quelques exemples   Je regarde la courbe des décès de plus de 75 ans cette année et elle se superpose à celle des années passées.  

J’annule un voyage prévu en Chine en fin d’année, et je m’aperçois que les sommets du Mercantour me manquent bien plus. Je m’astreins à une certaine discipline chaque jour de ce confinement et cela ne me pèse pas plus que cela.  Je consomme peu depuis plusieurs semaines et ne me sens pas frustré 

Je ne sais pas si je garderai cette approche, une fois les choses redevenus normales, si elles le reviennent ? Mais dans tous les domaines sur lesquels je porte ma réflexion j’ai conscience plus qu’avant que nous marchons sur la tête et que cela risque de contribuer à laisser à mes 11 petits enfants un monde bien moins réjouissant que ne fut le mien.  

Mais comme je suis un optimiste de nature, je me demande quel est à mon niveau ce qu’il faut entreprendre pour qu’il n’en soit pas ainsi et pense que la réflexion maçonnique m’aidera trouver des réponses.

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 5. Daniel



Réflexions pour penser l’après

«Avant de songer à réformer le monde, à faire des révolutions, à méditer de nouvelles constitutions, à établir un ordre nouveau, descendez dans votre cœur, faites-y régner l’ordre, l’harmonie, la paix. Ensuite seulement, cherchez autour de vous des âmes qui vous ressemblent et passez à l’action». Platon  (428/348 av JC - Philosophe de la Grèce classique)

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Face à l’imprévu, dans quelque domaine que ce soit, l’homme respecte généralement deux règles : la première, c’est la prudence, la seconde, l’audace.  

Nous baignons dans la prudence et cette attitude va nous accompagner longtemps encore. Mais il me semble qu’il est temps de passer à l’audace.  Oui, nous devons passer à l’audace.
Etre à la hauteur des circonstances pour être à la hauteur de sa vie. Certes, pour tout le personnel soignant, je ne sais pas ce que cela peut signifier en ce moment «être audacieux» tant ils ont su se donner corps et âmes aux autres.  
Mais je pense savoir ce que cela signifie pour nous  : mettre de côté la tristesse qui nous envahit et penser. Penser, c’est-à-dire essayer de comprendre, interpréter ce chaos dans lequel nous sommes plongés, nommer des phénomènes jamais vécus, affronter des vérités abjectes, répertorier des horreurs inouïes, et, une fois ce travail fait, prendre le risque de fournir un minimum de réponses aux questions qui nous ébranlent tous dans nos certitudes d’hier.  

Ce boulot, auquel nous invite François,  chacun de nous doit le faire, selon son cœur, dans la mesure de ses possibilités.  Je vous l’avoue, je ne suis pas particulièrement en forme intellectuelle ces jours-ci.  
 Je vous écris donc ce que je pense et ce que j’apprends de cette crise,  selon le souhait de François. Je voudrai juste passer en revue quelques idées.

Tout d’abord, permettez-moi de vous rassurer, la fin du monde n’est pas pour demain !  Et si je veux bien partager l’idée que «rien ne sera plus comme avant», sans savoir encore ce que sera l‘après, je ne crois pas non plus que nous allons nous retrouver en pleine anarchie, c’est à dire dans l’une de ces situations où le cancre de la classe fait la loi où le costaud du dernier rang prend son pied à vous cogner dessus. Cà, c’est dans les films type «Mad Max». 

Cessons de croire à tous ces faux prophètes qui surfent sur le malheur des hommes en annonçant des jours meilleurs si… ou l’apocalypse si… Nous, les humains, sommes dotés de qualités extraordinaires, notamment, d’une patience, d’une intelligence, d’une inventivité et d’une force redoutables. 
Nous nous sommes approprié le monde et l’univers proche, en avons fait notre terrain de jeu, le transformant partout où c’est possible sans respect pour les autres espèces, avec une insatiable boulimie de domination.  Selon certains scientifiques, nous avons ouvert une nouvelle ère de l’existence de la terre l’anthropocène.1  Nous sommes à présent si sûrs de notre domination que nous commençons même à rendre un peu de sa liberté à une partie du monde naturel! Whaouh ! Nous avons aussi toujours combattu les virus. Pourtant, ces très lointains ancêtres (nés il y a 3 milliards d’années?) nous ont souvent mis à genoux. 50 ? 100 ? millions de morts pour la fameuse grippe espagnole (la si mal nommée) ? Face à ces monstres invisibles : peste, choléra, grippe, Sras et autres, nous avons appris à être encore plus patients, plus têtus et plus rusés.Et à construire des outils adaptés à leur traque et à leur extermination ! Mais ils sont redoutables et aussi aptes au changement que l’humain ! Combat perpétuel. Qui en sortira vainqueur dans un milliard d’années ?

L’humain est entré dans la civilisation numérique. Pas encore le Franc maçon… Nous l’avons fondée avec bonheur cette civilisation numérique, puis nous l’avons détestée (voyez la fameuse hégémonie des NTIC, les craintes générées par l’Intelligence Artificielle, le phantasme du Big brother qui ressurgit avec le dernier avatar : le traçage numérique des cas de Covid-19).  Il serait temps d’arrêter cette guerre picrocholine, car, observons le phénomène : à tous les niveaux de la société, la confiance, la familiarité, ainsi qu’une profonde gratitude envers les

 Nouvelle ère géologique dans laquelle l'Homme a acquis une telle influence qu'il est devenu l'acteur central de et sur la biosphère. 

Cette notion, très controversée, aurait commencé à l’ère industrielle, et succéderait à l’holophène, ère inter-glacière qui a favorisé la croissance humaine. 2 Jusqu'à la mise au point du microscope électronique dans les années 1940, ils sont restés invisibles à l'observation.
Les outils numériques, sont accrues. 
Ces sentiments appartiennent à notre vécu partagé, ils ne le quitteront plus. Même WhatsApp, que je n’utilisais pas il y a encore quelques semaines, m’est devenu un outil presqu’indispensable !  

L’une des utopies fondatrices de la révolution numérique consistait à penser que les outils numériques deviendraient une extension quasi biologique de notre corps et non de simples prothèses artificielles réduisant notre humanité. 
L’utopie est devenue une pratique quotidienne. En quelques semaines, nous avons rattrapé tout le retard accumulé par excès de nostalgie, de peur, de suspicion ou simplement de snobisme intellectuel. 

Nous avons désormais dans les mains une «civilisation amie» avec laquelle nous saurons mieux cohabiter, car nous le ferons sans ressentiment. Pourtant, les instances dirigeantes de nos Obédience et Juridiction semblent ne les vivre que sous la contrainte : il y a 22 ans, le Congrès IDFOM réalisait sa première visio-conférence avec l’Ile de la réunion et les Antilles ! Un écran en plein grand temple avaient hurlé certains ! Un vrai succès néanmoins ! Peu de progrès ont été faits depuis ! Aujourd’hui, tous sont bien contraints de travailler ainsi ! Le progrès nous rattrape, mais que ne dit-on pas aux Loges qui auraient la tentation de recourir à ces outils pour faire des «réunions de substitution» (attention à ne pas dire Tenues)! Et pourtant, ne faut-il pas réinventer certaines de nos Tenues, Congrès, et cérémonies à l’aune de nos moyens modernes et de nos injonctions sécuritaires ? 

Il va se passer des mois avant que nous puissions nous asseoir côte à côte dans nos temples !  

Je vous l’assure pour le vivre chaque second et quatrième mardi avec ma Loge parisienne,  via ZOOM (système de visio-conférence hyper pratique), écouter une planche en silence, demander la parole au VM qui est au manettes pour ouvrir ou fermer les micros de chacun, voir qui parle, aborder des sujets d’actualité, etc.. et le tout en une heure 15’, constitue un moment de partage profondément fraternel! Et il y a des dizaines de Loges qui travaillent ainsi ! Mais bien sur cela ne suffira pas à combler le manque de relations humaines physiques. Hier, il y a trois siècles, nos fondateurs se contentaient des arrières salles des tavernes pour changer le monde, avant-hier, il y a un siècle à peine, beaucoup mettaient au second plan les décors et le rite pour se focaliser sur les grands sujets et mettre en pratique notre vocation universelle, aujourd’hui, le fond tend à laisser la place à la forme, on travaille sur le rite pour le rite, on développe nos règlements généraux quand on ne sait plus parler des grands sujets du monde ! N’est-il pas temps de revenir au centre du cercle ! De nous réinventer ?

L’humanisme deviendra (re) une pratique quotidienne et notre seule vraie richesse Nous le constatons donc tous les jours : les relations humaines non numériques nous manquent en ces temps de confinement. Mais si nous inversions ce constat ? Ce manque ne signifie t-il

Voyez Patrick Vieira, entraineur de l’OGC Nice, qui vient  d’offrir 250 tablettes aux résidents des EHPAD de la ville de Nice pour faciliter le maintien en connexion des personnes âgées avec leur famille ! pas que nous en avions beaucoup des relations humaines, avant? 
Même nos ados le regard vissé sur leur écran ? Et surtout nous, FM, dans le calme chaleureux de nos temples !   Alors que nous disions volontiers : «désormais, toute notre vie se passe sur les outils numériques», nous vivions en fait une quantité incroyable de relations humaines.  C’est comme l’air, dont nous apprécions l’existence lorsqu’il nous manque ! C’est un peu comme si nous nous réveillions d’une sourde léthargie, après un léger passage à vide de l’intelligence.  L’erreur serait d’oublier cette leçon que nous pouvons tirer de cette période de repli dans une solitude forcée. On peut même ajouter une autre leçon : plus nous laisserons la civilisation numérique se déployer (c’est quand même un bonheur ce WattsApp !), plus tout ce qui nous permet de rester humain acquerra de beauté, d’importance, de valeur, de force : les corps, les voix naturelles, les impuretés, les imperfections physiques, les aptitudes manuelles, les contacts, les efforts, la proximité, la température, les rires, les larmes authentiques, les mots non écrits, les verres partagés, les soutires, les moqueries, etc. (je pourrais continuer ainsi pendant des pages).  

Nous devrons réinventer nos espaces, nos lieux pour agir en humains afin de ne plus jamais nous les laisser voler ! Pour nous FM, ce sont nos Temples dont il s’agit et la liberté de s’y retrouver ! (Seule la guerre de 39-45 avait provoqué la fermeture de nos Temples et nos réunions interdites). Quand j’y songe, j’éprouve le vertige de la fureur à désirer au plus vite retrouver cette liberté de nous réunir dans les lieux qui nous appartiennent et que nous avons choisi ! 

La renaissance d’un nouveau leadership, d’une nouvelle façon de gouverner En l’espace de quelques jours la fissure qui séparait le peuple des élites s’est (un peu) refermée.  En quelques jours, nous avons tous accepté, au prix de sacrifices inimaginables il y a encore peu (comment ? sacrifier mon droit à la liberté de mouvement?) et avec une grande discipline, les consignes données par une classe politique et un corps médical auquel, la veille encore, nous avions du mal à reconnaître une véritable autorité. (Mon texte sur la Mascarade des masques,  en est une des illustrations). Même sur des questions aussi simples que celle des vaccins, alors aujourd’hui tout un chacun attend le futur vaccin qui nous délivrera du Covid 19 !  Comment une classe dirigeante, incapable de mener à bien une réforme de l’enseignement et des retraites sans tomber dans des conflits à la chaîne, a pu obtenir du pays entier qu’il reste à la maison ? (Information au journal de 13 h ce jour : les français se répartissent en 4/4 : 25% sont au travail, 25% sont en télétravail, 25% en arrêt maladie garde d’enfants et 25% en «congés payés» ; donc 75% sont bien confinés à la maison).  Que s’est-il passé ? 

La peur disent certains. Certes. Mais je trouve la réponse un peu courte (mais je reviendrai plus loin sur ce sentiment). Il me semble qu’il y a autre chose, une chose qui nous aide à mieux nous comprendre. En dépit des apparences, je crois que nous croyons à l’intelligence et à la compétence. 

Au fond de nous, nous voulons que quelqu’un nous guide, à la condition que nous lui reconnaissions (au moins) ces deux qualités. Dès lors, nous sommes capables d’accepter des changements drastiques dans notre vie sur la base des indications, des demandes, des ordres, des prescriptions, de ceux ou celles qui savent mieux que nous.  Il semblerait que la révolte contre les élites (dont le dernier avatar furent les gilets jaunes) semble momentanément suspendue. 

Nous croyons à l’intelligence, mais plus tout à fait à celle de nos pères, car en plus,  nous voulons la compétence.  Nous avons toujours besoin de quelqu’un qui décide, mais, secrètement, notre rêve serait que ce quelqu’un ne soit pas issu d’une caste (vous savez les fameux «zénarques»), imbue d’elle-même usée et incapable de se régénérer. (Si certains d’entre vous pensent à une catégorie d’illustres dirigeants qui nous sont proches, ils n’auraient pas tout à fait tort !) 

En résumé, les français, et FM que nous sommes, souhaitaient une nouvelle classe dirigeante et c’est toujours, je crois, ce que nous voulons. Ce n’est pas encore pour tout de suite ! Patience, ce n’est pas le moment de faire des bêtises ! Mais ce fichu peuple de France saura se manifester s’il n’obtient pas satisfaction sur le fond le jour où cette situation d’urgence prendra fin.  Car il me semble que cette crise sanitaire actuelle constitue, sans doute, un point d’inflexion d’une importance historique considérable.  C’est la première urgence planétaire produite par l’ère de la révolution numérique, mais  aussi, probablement, la dernière urgence planétaire qui sera gérée par une élite et une intelligence du XXème siècle. Tout comme des historiens datent le vingtième siècle de la fin de la première guerre mondiale, 1918, peut être que le vrai XXIème siècle commence en 2020 ! Là est le point d’inflexion. 

Là est peut être la grande contradiction. Voila pourquoi nous ne comprenons pas grand-chose en ce moment, pourquoi nous faisons beaucoup d’efforts dans tous les sens et nous égarons facilement. Nous et nos dirigeants politiques et scientifiques ! Il m’apparaît que nous sommes à la croisée des chemins entre un monde et un autre. C’est une position très inconfortable. Imaginez, si on supprimait les smart-phones, 80 % de ce qui se passe autour de nous ne serait pas arrivé (flux torrentiel d’informations, création de storytelling, fake news,  flux et reflux de peurs, survie dans une situation de confinement quasi total, rapidité des décisions contradictoires, etc.). Je sais, c’est difficile à imaginer ! Le XXème siècle avait le culte des experts, ces figures qui, après une vie d’études, en savent long sur un sujet. Le «monde du numérique» a une autre forme d’intelligence. Comme «il» sait, en temps réel, qu’il a affaire à une réalité aussi fluide que complexe, ce monde là, privilégie un autre type de connaissance : en savoir relativement long sur tout, mais pas tout sur une seul domaine. 

Les experts, non merci ! Il sait aussi qu’il vaut mieux faire travailler ensemble des compétences différentes. Dans notre monde hyper connecté, on ne peut plus, par exemple, laisser des médecins dicter seuls la ligne de conduite à suivre en cas d’urgence sanitaire. Le «monde du numérique» réunirait un mathématicien, un ingénieur, un commerçant, un psychologue, un statisticien, un géographe, un urbaniste, un philosophe, une ménagère de moins de 50 ans, etc., bref,  tous ceux qui sembleraient utiles. Même un clown ! Et pourquoi pas un FM ? Sans doute, tous ces sachants devraient-ils agir avec un seul impératif : la rapidité. Et avec une méthodologie singulière : se tromper peut-être, mais ne jamais s’arrêter de chercher et tout tenter. A regarder les querelles des professeurs de médecine sur les remèdes au Covid 19, nous voyons bien que  nous suivons une autre voie. Voilà une élite qui, en raison de sa formation et de son appartenance générationnelle, se sert peut être de la technologie numérique, mais pas de la nouvelle rationalité numérique, pour nous guider. Devons nous les blâmer ? Là n’est plus la question : je crois que c’est le moment pour nous de comprendre que si une grande partie de ce qui nous entoure ce matin nous paraît absurde, c’est aussi pour cette raison. 

Arrêtons avec la peur,  si on parlait du désir. La crise sanitaire souligné de façon spectaculaire un phénomène répandu sur toute la planète, même si beaucoup ne l’acceptons  pas : depuis quelques décennies, c’est la peur qui dicte l’agenda de l’humanité.  A y regarder de près, c’est comme si l’humanité, les gouvernements, les institutions, les individus, avaient besoin d’une dose quotidienne de peur pour agir.  Le Covid 19 arrive à point nommé pour couvrir à présent l’ensemble de nos «besoins» dans ce domaine. Je vous pose la question : qui a encore peur des migrants, du terrorisme, de Salvini, des effets des écrans sur les enfants, du gluten sur nos organismes hyper saturés?  Or, il y a un mois, nous avions besoin de ces peurs. Certains même les cultivaient comme des orchidées, tels les populistes, les brexiteurs, les nostalgiques des frontières infranchissables. A défaut, des urgences météorologiques ou une bonne crise politique faisaient l’affaire. Regardez en ce moment comment des politiques en mal d’existence ou des journalistes à court de vision, alimentent la peur de nos lendemains ou nous seront en récession de 10 voire de 15% !

Or, j’aimerai souligner, et ceci est encore plus vrai aujourd’hui : nous sommes en vie et notre vie n’a de sens que pour concrétiser des idées, imaginer des utopies, bâtir des formes de paradis, construire des sociétés humaines, perfectionner nos gestes, apprendre chaque jour, comprendre de mieux en mieux la complexité du monde, accepter la nature, compléter le monde naturel avec goût et arrêter de le détruire, accepter l’altérité et être plus altruiste, etc., etc., etc. 


Quel rapport tout cela a-t-il avec la peur?  Simplement pour souligner que l’ordre du jour de l’humanité devrait être dicté par le désir et non par la peur. Par des désirs, par des visions, pour l’amour des autres, voire, pour certains, du ciel.  Pas par des cauchemars engendrés par la peur.

Il me semble que là se trouve le grand chantier du Franc Maçon à l’ère du numérique. Soyons audacieux.

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6. Anthony


Le « Dimanche de la vie », expression consacrée par Hegel, est peut-être ce que l'on pourrait espérer de mieux dans l'après.  Hegel, à travers son analyse de la peinture Flamande, note que les Hollandais qui ont souffert d'une histoire difficile, violente, ont su développer le sens des plaisirs simples, de se retrouver dans une euphorie partagée. Être ensemble, malgré tout.  Le dimanche de la vie est d'autant plus beau que la semaine a été difficile.  Certains tableaux de Bruegel, Vermeer ou de Steen tracent ces moments de convivialités.  L'art peut encore et toujours nous éclairer. Tout comme l'histoire, la philosophie et plus largement l'observation humble, humaniste et mesurée de la vie. 

Et en cette période de confinement je me tourne inévitablement vers moi. La distanciation sociale induit de se recentrer. Pour autant qui suis je sans les autres ?  Dire que nous sommes tous coupés du monde serait par ailleurs plutôt faux.  

Les réseaux fonctionnent, internet tourne à plein régime et mon regard va d'une fenêtre à une autre.  Celle de mon écran me plaît de moins en moins. Les informations qui si trouvent sont le plus souvent anxiogènes, partisanes. Les spécialistes se succèdent pour expliquer leurs doutes voir leurs ignorances.  Heureusement qu'il reste ces bulles de discussions avec la famille, les Frères et les amis.  
Mais il y a une autre fenêtre qui m'éclaire, celle tournée vers l'extérieur. Je me demande d'ailleurs si c'est mon regard qui porte ou si c'est le monde qui vient à moi.  Il y a là le printemps qui renaît, la nature qui impose sa présence, immuable.

Je pense aux 3 Fenêtres symboliques du Tableau de Loge. Elles permettent selon moi de passer d'un espace clos à un espace infini, de recevoir la Lumière dans un Temple hermétiquement clos ( «  Le local ne doit pas laisser entrer la lumière du jour, ni les bruits extérieurs »  ). L'apprenti que je suis est néanmoins placé dans l'obscurité et l'écoute. C'est un privilège que j'exerce en Loge et je me plaît a l'expérimenter chez moi.  Les fenêtres protègent de la pluie et du vent. Mais une fois ouvertes c'est bien le soleil qui éclaire, l'air qui y passe et le bruit qui s'infiltre. 

Mais j'ai beaucoup de questions et peu de réponses.  Tiraillé entre un espoir ( utopique ? ) de voir naître un monde nouveau et un fatalisme qui pourrait me faire penser que demain sera comme hier avec des difficultés supplémentaires à résoudre. La seule chose à laquelle je crois pour le moment c'est aux prochains " Dimanches de la vie", a ces moments de partages et de convivialités, de vies et d'échanges. 

Ce n'est pas pour moi l'insouciance qui voudrait s'exprimer. C'est plutôt la manifestation de cette  joie qui se doit d'être toujours dans nos cœurs et qui porte vers un Idéal plus humain et plus heureux.  J'essaie en effet de suivre ce que Goethe avait énoncé :   « Le Franc Maçon est cet homme qui a le courage de croire en la lumière même au plus profond de la nuit ».

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7. Laurent

La semaine dernière, j'ai eu un gros clash avec ma conjointe. Cette période de confinement est génératrice de tension et met à l'épreuve notre capacité à vivre à deux, même si nous parvenons à nous accorder nos espaces personnels, comme pour le travail ou les loisirs individuels (dans deux pièces séparées). Il faut dire que notre expérience de vie à deux ne date que d'un an, force est de constater que nous sommes encore que peu acculturés l'un à l'autre. Cette situation a été l'occasion de m'interroger et me remettre en question sur les obligations que je m'impose et que j'inflige en retour à mes proches. 

Le couple constitue une entité en soi, mais il reste l’assemblage de deux individualités. Chacun de ses membres porte une part de responsabilité dans son équilibre. Mais chacun aussi porte en lui les stigmates de son passé.

Certains prennent un jour la décision de parcourir, ensemble, un bout de route. Et puis voilà, s’étant pourtant retrouvés autour d’idéaux similaires, leurs chemins se séparent.  Des recherches de responsabilités souvent en découlent, mais cela n’est-il pas vain ? Si seule une route permettait de tendre vers notre idéal, ne serait-elle pas, inévitablement, embouteillée ? Deux chemins qui s’écartent ne peuvent-ils pas atteindre la même destination ? Des questionnements individuels parfois en résultent, dont chacun peut ressortir grandi. Nombreux et puissants sont les ennemis intérieurs. 
Ce qu’ils redoutent cependant, c’est la rectitude du regard : droit dans les yeux. La grande malice du Diable n’est-elle pas de faire croire qu’il n’existe pas ? Et l’humilité face à la tâche : chaque jour sur le métier remettez votre ouvrage. On peut pardonner à ceux qui s’écartent du chemin qui semblait tracé. Nos voyages intérieurs un jour nous permettrons de nous retrouver.

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8. Manfred


Ce que je ressens dans l' "humeur de ce moment" est assez étrange, d'un côté je suis naturellement inquiet pour la situation qui s'est présentée à nous et de l'autre je me rend compte que, malgré ce qui est dit, ces situations ont déjà existées, presque, telles quelles. je les ai donc déjà vécu au moins trois fois dans ma vie sans m'en soucier, sans que personne n'en fasse tout un plat, sans que les journaux comptent les morts tous les jours . 

Contrairement à ce qui a été dit nous ne sommes pas en guerre, la guerre c'est autre chose d'autrement plus grave et dramatique, d'ailleurs cette constatation me fait penser que nous ne deviendrons pas meilleurs après cet épisode comme de fait nous n'avons pas changé après la première et la deuxième guerre mondiale avec pourtant plus de 100 millions de victimes en seulement 30 ans ! 

La gestion politique de cette crise ressemble comme une goutte d'eau, par l'incompétence, le manque de prévision et d'anticipation des politiciens, à celles qui nous ont porté aux conflits les plus meurtriers. Seuls les moyens de communications diffèrent et aggravent la situation en fournissant un excès d'information de type événementielle et publicitaire . l'inconscience, l'ignorance des journalistes, des "intellectuels"  des "experts" met une touche particulièrement lamentable à ce grand spectacle. 

Le monde se réveillera bientôt dans la misère économique, les riches deviendrons plus riches et la misère s'aggravera dramatiquement car rien n'est fait pour que ceci n'arrive pas.  L'instabilité politique fera que nos libertés seront sérieusement en péril. 

Alors comme Franc-maçon je me pose certaines questions: le Corona virus nous a surpris et mobilisé parce qu'il nous touche directement mais dans le monde "que nous vivions antérieurement" il y a  des dizaines de maladies et pathologies infiniment beaucoup plus meurtrières et tellement injustes, parce qu'elles touches les plus pauvres, qui n'occupent nullement nos esprits et pour lesquelles nous ne nous sommes jamais mobilisés, ou si oui, en ordre dispersé. 

Nous les Francs-Maçons qu'allons nous faire ? Que changerons nous dans nos comportements ? jusqu’où ira notre fraternité, jusqu’où irons nos facultés d'influence, de pressions sur les décideurs pour que cela change ?  

Dans 50 ans lorsque on étudieras notre époque le Coronavirus ne sera qu'une statistique sans importance parmi d'autres bien plus sérieuses et dramatiques, si il est vrai qu'il tue, il s'en prend aux plus vieux et plus fragiles et en considérant une période de 5 à 8 ans les démographies des pays n'en seront pas affectées parce que ceux qui devaient mourir ne serons morts qu'en avance et qu' heureusement on continue de naître! de plus ce virus est un "ami" du renouvellement démographique car il épargne les enfants et les femmes. 

Dans quelque temps se posera la question de pourquoi on en a trop fait et détruit durablement toutes nos économies, industries, commerces et nos moyens de travail pour"seulement essayer "de faire gagner 5 ans de vie (de moyenne) à 10 pour cent de la population. Cette question semble cynique et bassement matérialiste mais au vu de la catastrophe qui s'annonce elle est déjà légitime. 

Comme il est légitime de penser que, encore il n y pas très longtemps, nos gouvernants n'hésitaient pas a sacrifier massivement la jeunesse du pays pour défendre la patrie et son intégrité et que maintenant ils sacrifient l'économie du pays pour défendre des seniors… ce fait est d'autant plus curieux et paradoxale que nos anciens sont, en temps "normaux", en majorité parqués dans des maisons mouroirs sans que personne ne s'en émeuve ou du moins essai de changer ou améliorer sérieusement les choses…Voilà  le fruit des réflexions d'un confiné qui vit seul. Elles ne correspondent qu'à des idées qui parcourent mon esprit sans prétendre détenir une quelconque vérité. 

Le problème est complexe et les réponses possibles ne le sont pas moins. Mais ne rêvons pas, il n'y a eu aucun apport neuf dans notre génétique qui pourrait nous rendre demain plus fraternels et rationnels.
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 9. Adrien


 « J'ai un dialogue permanent avec mes poumons, je les connais bien ces jumeaux , et ils sont devenus mes amis. »

 Nous avons vécus une expérience douloureuse et initiatique ensemble, cela avant le  « grand Confinement »,  notre expérience nous permet aujourd'hui de comprendre et mesurer la providence de  la séparation du monde  proposée à ce jour, 
  
Nous véhiculions alors dans nos rêves les images d'une réalité disparue , d'un monde de cristal dont les facettes reflétaient les beautés abandonnées,  les visages amis et les amours qui nous rendent meilleurs. 
  
L'espace du passé dominait alors le temps gris de l’hôpital, et accompagnait le combat que nous menions, incarcérés dans les tentacules des respirateurs, des tubes , sondes, et autres armements dédiés à sauver nos identités, le tout accompagné d'odes chantées par des fées aimantes, soignantes et dévouées. 

 Nous ne flirtions pas avec elles , mais avec la Dame de l'Absolu, celle qui exacerbe notre Quête  de la Connaissance,  nous formions face à elle une forte communauté retrouvée mes poumons et moi. Le moment n’était pas à l’abandon , mais à préparer le retour vers mes proches.

“Derrière tes pensées et tes sentiments, mon frère, se tient un puissant maître, un inconnu montreur de route – qui se nomme soi. En ton corps il habite, il est ton corps.”            Ainsi parlait Zaratoustra

L'épreuve nous a soudé et  pourtant j'avais avec ingratitude oublié ce merveilleux binôme qui  m'accompagne  depuis toujours , faisant preuve d'humilité, il nous  soutenait  ma famille et moi dans ce  combat douloureux.

 Il n'y a plus pour moi de solitude dans les Confinements, le reflet de mes miroirs me tient compagnie, et au milieu de ceux-ci mis face a face, j'ouvre les infinis de la progression exponentielle de mes doubles , mes triples et  autres troubles cherchant la nitescence de l'esprit.

 Ma mémoire m’accompagne , me questionne, me rappelant l’épopée  de la bataille gagnée, mais la guerre est encore prégnante.  Je ne connais pas le Covid , mais je connais très biens ses reîtres et autres guerrières malfaisantes. 

Alors comme toi j'ai le devoir de me Confiner, au regard de mes compagnons de lutte , des fées dévouées et de ma famille. Le Confinement voilà mon nouveau combat, voici la lutte maintenant universelle,

Fais du bien à ton corps pour que ton âme ait envie d’y rester.           Proverbe indien 
        
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10. Benoit 

Concernant cette crise je suis partagé entre une lueur d’espoir et d’une certaine tristesse. A maintes reprises notre planète nous a fait comprendre que la race humaine allait beaucoup trop loin, qu’elle se croyait  au dessus de tout, pourtant à de nombreuses occasions des avertissements nous on était lancés, tremblement de Terre, tsunami, éruption volcanique et bien d’autres choses, voyant que l’homme était sans réaction, peut-être qu’une pandémie serait le dernier recours pour que nous puissions nous remettre en question et redémarrer La Vie sur de nouvelles bases beaucoup plus saines concernant la protection de notre planète et tous ses habitants.  

Les futures générations connaîtront-elles la nature comme nous l’avons connue ?  j’en doute  Nous observons que même le règne animal est complètement déstabilisé par la situation, des dauphins au port de St Laurent du Var, d’autres espèces ce baladent dans les rues de diverses villes du monde, eux mêmes ne comprennent pas la situation, enfin l’homme aurait-il disparu ? Ils reprennent la place qui était la leurs  Combien de morts faudra-t-il pour que nous prenions conscience de notre erreur, en particulier concernant la sur-exploitation des ressources naturelles  

La haute finance a pris le dessus sur toute les vraies valeurs de La Vie  Il faut gagner toujours plus d’argent, ils ont formaté nos enfants à travailler plus pour gagner moins il faut payer les dividendes des actionnaires  

Sans faire de politique, juste un coup de gueule face à ces politiciens incapables de gérer la situation, les mêmes qui ont envoyé les CRS gazer les soignants et les pompiers en colère.  

Ils réclament depuis des années d’avantage de moyens dans le milieu hospitalier  Avec des salaires indécents au vu du travail fourni pour sauver des vies, tous ces gens qui ce plaignaient des manifestations, les mêmes qui maintenant les applaudissent tout les soirs à 20h, c’est le monde à l’envers  Pas de masques, pas de tests, la France est le pays d’Europe avec le plus de taxes, où va donc notre argent ? 
Maintenant ils veulent prendre le risque d’envoyer nos enfants à l’école c’est de la folie, pour ramener le covid 19 à la maison, pour contaminer toute la famille Que faire santé ou économie ? Je suis très pessimiste la deuxième vague risque d’être beaucoup plus virulente que la première c’est ce qui c’est passer avec la grippe espagnol  

Je pense que tout les ans il faudra faire avec le covid 19 comme la grippe, a part que nous n’avons toujours pas de vaccin. Nous devons voir les choses autrement il en va de la survie de l’humanité toute entière  

Je vous avoue , j’ai du mal à rester optimiste j’espère que je me trompe car j’ai un très mauvais pressentiment  Économiquement ça va être très dur pour certains d’entre nous mais nous ne faisons qu’un et tous à la fois nous devons nous soutenir ,j’espère vous revoir le plus vite possible pour partager encore avec vous et vos proches  

Je repars à ma peinture car j’en profite pour finir la rénovation de l’appartement vu que j’ai le temps...  C’était juste mon ressenti du moment.    Portez-vous bien et restons soudés plus que jamais en cette période  Difficile  

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11. Jean-Luc 

  
La crise sanitaire actuelle, unique depuis un siècle par son ardeur et sa violence, remet l'homme du 21éme siècle face à ses angoisses. L'humain prend conscience de sa finitude.

 Comment réagir, comment penser, que penser, que faire de nos valeurs, quel refuge, y a t' il un lieu , un espace réservé, où aller et surtout quel poids ont nos convictions face à ce drame planétaire ? Je vais largement m'inspirer de la pensée d' Auguste Comte pour essayer de mettre des mots sur nos " refuges", les FM. sont, bien entendus intégrés dans cette épure.... 

Nous distinguerons trois états (refuges?), théologique, métaphysique et positiviste. Au cours de l'étape théologique, l' humanité attribue les causes de ses malheurs et de ses bonheurs à une ou plusieurs entités. Tout ce produit au gré des Dieux. ( au début de la pensée humaine, la théologie était une science, la seule à expliquer la création et la complexité du monde). Donc cette étape théologique, le covid 19 est un fléau de Dieu, une punition... Dans l'état métaphysique (mot très prisés dans les Loges!) l'humanité pensent que les événements sont réglés par des principes étrangers à la matière: agents spirituels, fluides, forces, éther, âme qui étant "métaphysique" ne peuvent être connus ou calculés. A.Comte, les positivistes et moi même pensent que l' absurdité de ces explications ne résolvent rien et ne font que compliquer le problème. le troisième état observe astucieusement les phénomènes, sans avoir la prétention d'expliquer leurs causes premières et sans l'intervention "d' agents extérieurs".


Il est donc essentiel d' observer le mécanisme des phénomènes par ordre de leurs apparitions, avec préséance, pour construire un inventaire de la connaissance et sa philosophie. Toutes les sciences sont nécessaires pour expliquer un phénomène, qui gardera, malgré un progrès continu "un résidu irréductible", des "mystères" que les positivistes nomment l' inconnu. On comprend mieux grâce à ce rappel, émis entre 1824 et 1860, comment l' édifice GLDF s'est construit en intégrant, avec l'aide d'une phraséologie efficace, les 3 états. A l'heure actuelle le second est privilégié?!?!? 

Le covid 19 est un phénomène redoutable qui nous vient de la nature, le virus plusieurs fois selon quelles lois? cette protéine est terriblement "intelligente".... Nous pouvons légitimement nous poser la question de la définition du "vivant". Et aussi notre relation avec le "vivant sauvage" et de sa fréquentation

L' homme ne pensait pas avoir de prédateur, sauf lui même pour quelques esprits chagrins. Le covid 19 se présente à lui et réveille les vieilles angoisses si anciennes, presque oubliées. Cela met en évidence que nos connaissances de l'infiniment petit sont comparables à celle de l'infiniment grand, il y a encore beaucoup de "résidus irréductibles". 

L'humanité pense....le virus mute.... 





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12. Pierre 


Que nous apprend cette crise sur nous même, sur le monde, sur notre idéal Maçonnique ? 

Mes idées à ce jour, que j’ai couché sur le papier de façon synthétique, instinctive et sincère. Sans grammaire et brutes. Pour ma part c’est comme ça que je me penche sur un projet de planche que j’aborde. Vient ensuite la réflexion, le vécu jusqu’à la date de l’écriture, l’écriture et la mise en forme avec les modifications apportées, les idées nouvelles, les sentiments nouveaux. Mais ce n’est pas le cas ici. 

 Sur le monde : 

-Des frontières si ouvertes que nous devons les fermer pour éviter la propagation du virus. - Replis sur sa nation, sur sa ville, son quartier, son logement et soi -même. Un vitriol planétaire. - Pour une fois le monde se mobilise vers une seule voix. Le confinement pour sauver notre entourage. Belle idée. Tout le monde fait attention à ce qui l’entoure. - Des Vérités s’affichent. Pendant les élections du premier tour en France, la Vanité et l’absurdité de nos politiques se sont affichées aux regards du peuple. Ils nous ont fait prendre tous les risques pour absolument rien. - Les présidents bouffons et prétentieux qui pensent échapper au confinement et minimisent, se croyant plus fort que les autres, Angleterre, états unis, brésil… Imbécile est un mot que j’adore. - Économiquement, la mondialisation nous fait produire ailleurs ce que nous pouvons produire nous même pour gagner quelques centimes sur des produits de consommation.


Il faudrait accepter de payer un peu plus cher, quitte à consommer un peu moins. Remanier nos habitudes n’est pas simple mais on peut se l’imposer avant que l’état de guerre ne le fasse. - Le monde est tellement vaste, que nous oublions de regarder et de fouler notre propre territoire. Des fois à quelques centaines de mètres de chez nous seulement. - Nous ne sommes pas grand-chose, des pantins devant la Nature - Qu’avons-nous fait de notre planète ? - Les dauphins reviennent sur le port de st Laurent du Var. - Les absurdités dans notre façon de vivre. - L’importance des réseaux sociaux et nos supports de communications sont importants et efficaces. 
  
Sur Moi-même : 

- Il est agréable d’être confiné pour travailler sur soi. Il me vient la notion de l’essentiel. Manger, cuisiner, faire le ménage, partager par de bonnes intention, aimer, se distraire, lire étudier, semer des graines, voir pousser …..  et aussi œuvrer à travailler. - Mon rapport à la nature c’est confirmé positivement. Je jardine au potager. - Je m’aperçois comme il est important de rencontrer l’autre, et d’échanger.  - Je prends conscience de l’importance qu’ont mes enfants, ma compagne et comme je les sent de façon viscérale en moi. Loin de moi elles me manquent. Heureusement qu’il y a Face time, messenger….

- Aujourd’hui je consomme local et je m’aperçois que les produits sont bien meilleurs. - Devant l’impossibilité de trouver des outils, je les ai réparé, donc moins de déchets, et une belle économie. 
- Devant certaines pénuries le troc est réapparu pour ma part. - Je consomme moins, je consomme mieux et je me sent très bien, presque fier d’arriver à vivre avec peu d’argent et de bon produits que je Maîtrise. - Je prends enfin du temps pour moi-même et me rythme différemment. -  Sur Mon idéal Maçonnique : 

- Transmettre oui mais que les bonnes choses, il faut savoir se replier sur soi-même pour ne pas contaminer l’extérieur de nos   pensées négatives. Savoir les exprimer sans les faire subir aux autres. - Qu’ai-je fait de ma vie ? Me convient telle ? Me correspond t’elle ? - Qu’ai je fait avec notre planète, c’est peut- être le moment pour arrêter mes bêtises. Prendre conscience et arrêter de se faire manipuler, rendre conscient ce qui est fait inconsciemment. Etre un acteur créateur positif et bienveillant. 
  
Ma conclusion : 

- Je ne peux pas vivre seulement replié sur moi-même, mais ce repli me donne la réflexion Humaniste et réfléchis pour aborder l’autre, l’extérieur, le monde qui m’attire. - Aussi dans ces moments graves, l’autre se dévoile, l’intello, le méchant, le généreux, le radin, l’égoïste, le bon, la brute le truand, le frère, l’artiste, l’idiot… - C’est ce tout qui fait le monde et c’est ce qui pour moi est beau. Je suis un peu de tout cela et bien plus encore… 






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