Le christianisme primitif et ses symboles.
LE CHRISTIANISME PRIMITIF, SES SYMBOLES, SES ANALOGIES ET DIFFERENCES AVEC LE SYMBOLISME MACONNIQUE.
Note des rédacteurs du blog:
Alors que le symbolisme chrétien, primitif est centré sur la figure du Christ et les mystères de la foi, le symbolisme maçonnique, bien qu'ayant des racines dans le christianisme, s'est développé indépendamment au fil du temps, pour devenir un système symbolique plus universel, axé sur la quête personnelle de la connaissance et de la perfection morale, et ouvert en liberté à diverses interprétations.
Seul point commun ,les deux systèmes utilisent des symboles pour transmettre des idées abstraites et des valeurs morales. Ils partagent certains symboles comme la lumière, le temple, ou encore les outils de construction. Le symbolisme maçonnique a évolué à partir du christianisme, mais il s'en est progressivement éloigné pour devenir un système plus universel.Le christianisme primitif est une période de l'histoire du christianisme qui s'étend de la fin du Ier siècle au début du IVe siècle.
Il s'agit d'une période de transition entre le christianisme des origines et le christianisme assumé et pérenne, tel qu'on le connaissait pendant la prédication de Paul et les premiers écrits chrétiens Il naît au sein d’un judaïsme pluriel , divers et multiple, du Ier siècle, et cela pendant l'annonce de Jean le Baptiste. Il se développe ensuite dans la diaspora grecque, l’occupant romain et le peuple païen de l'Empire, jusqu'à devenir sous l'empereur Constantin la religion officielle au IVe siècle.
Les premiers chrétiens vivaient donc aussi dans une société à majorité polythéiste hostile qui témoigne d'une relative méfiance à leur égard et qui les persécute. La clandestinité était leur sauvegarde pour communiquer, ils utilisaient des symboles issus de l'Ancien et du Nouveau Testament, qu'ils peignaient ou gravaient sur les parois des catacombes et sur les sarcophages. Certains de ces symboles sont empruntés aux symboles romains, comme le chrisme , qui est la combinaison des deux premières lettres du nom du Christ en grec (ΧΡ), mais qui ressemble aussi au monogramme de l'empereur Constantin. Le poisson (ichtus en grec) est un autre symbole chrétien qui rappelle le culte de Neptune chez les Romains.
Ceux-ci expriment les principes de la foi chrétienne, comme le salut, la résurrection, l'amour, la paix, etc. Ils sont souvent associés à des animaux, des lettres, des chiffres ou des figures géométriques qui ont une signification symbolique.
Par exemple, le bon pasteur conduit le troupeau et représente le Christ sauveur des âmes, qu'il a sauvé, l'alpha et l'oméga désignent le Christ comme le commencement et la fin de tout, la colombe symbolise l'Esprit Saint ou la paix.
Introduction
"L'exilé( l’initié ?) doit être capable de pénétrer le sens caché de ses errances et de les comprendre comme autant d'épreuves initiatiques qui le ramènent vers le centre." Mircea Eliade.
Le symbolisme chrétien et le symbolisme maçonnique sont deux approches des symboles qui représentent et génèrent des idées et des concepts différents. Ils ont tous deux une racine historique profonde, qui est souvent utilisée pour transmettre, prier, communiquer, enseigner, spéculer et philosopher.
L’iconographie chrétienne utilise une grande variété de symboles pour représenter ses dogmes tels que la Trinité, l'Ascension, la Rédemption, le Baptême et la Résurrection. Les symboles les plus connus du christianisme sont la Croix, l'Agneau de Dieu, l'Alpha et l'Oméga, le Saint Graal, le chrisme, le poisson, etc…
Le symbolisme chrétien est axé sur la foi et la croyance en un dieu unique, avec une prédominance eschatologique soulignant que le salut n’est pas de ce monde, tandis que le symbolisme maçonnique est basé sur la raison, la morale, la sociabilité, la fraternité, la promotion de l'égalité et la recherche de la vérité et de la sagesse universelle.
Pour résumer, bien que les deux traditions utilisent le symbolisme pour représenter des idées et des concepts complexes, il est important de comprendre leurs différences fondamentales pour éviter toute confusion ou mauvaise interprétation.
Chacun de ces systèmes possède sa propre richesse, sa sémantique, et doivent être respectés dans leurs contextes sociologiques , philosophiques, historiques et théologiques. A titre personnel je dirai que le symbolisme chrétien conduit à une conception de la vie qui n’a de sens que dans le sacrifice personnel,
“ je m’offre à Dieu et soutenu par la communauté des croyants, j’accepte sa guidance pour sauver l’homme dans son universalité”.
A l'évidence c'est un altruisme fort et déterminé. Les chrétiens primitifs vivent un communautarisme salvateur, protecteur et choisi.
A contrario le symbolisme maçonnique est hors des contraintes, il nous offre la liberté du raisonnement choisi, il n’a de sens que dans un choix individuel et libertaire, c’est une approche personnelle et hédoniste qui place le franc maçon face à l’universel, hors des dogmes et autres guidance religieuses. Dans cette démarche, son ciel est totalement vide, l’initié vit l’angoisse métaphysique que provoque la solitude de sa recherche, recherche qui s'appuie sur l'ensemble des connaissances intrinsèques qu'il possède, il est face à ses valeurs, ses intérêts et ses aptitudes qui ont construit son identité. Ainsi le symbolisme maçonnique devient le catalyseur de son égocentrisme spirituel, qui paradoxalement place par ses remises en question, l’initié loin de tout égoïsme.
Analogies.
Revenons à notre réflexion originale et cherchons quelques similitudes et analogies dans l’esprit et le regard des chrétiens primitifs pour des symboles que nous connaissons et pratiquons, par exemple;
L'ACACIA L’Arche d’Alliance fut fabriquée en bois d’acacia plaqué d’or. Une tradition veut que la couronne d’épines ait été faite à partir de ses branches. Ses fleurs blanches et rouges symbolisent la vie à sa naissance et lors de sa renaissance : de la couleur du lait et du sang, elles évoquent la Nativité, la Passion et la Résurrection.
Le COMPAS. Instrument que le constructeur utilise pour mesurer et tracer des cercles, le compas est le symbole de Dieu créateur, et aussi de Dieu grand architecte de l’univers. La similitude du compas avec la première lettre de l’alphabet grec, l’alpha (A), confirme cette image de Dieu qui est à l’origine de tout. Toute la symbolique liée au cercle, figure parfaite et incommensurable, est suggérée par le compas qui, servant aussi à mesurer un espacement, constitue un emblème double, celui du mesurable et du non mesurable. Cette contradiction renvoie au Mystère de l’Incarnation, à l’entrée de l’indéfinissable dans la finitude. Le compas ouvert à 90 ° associé à l’équerre constitue l’un des symboles maçonniques les plus connus mais pour le chrétien ce signe dialectique correspond à l’opposition et au rapport de complémentarité qui existe entre l’esprit et la matière, entre le monde intelligible et le monde sensible, entre Dieu et sa Création.
L’ÉQUERRE Cet instrument, qui sert à tracer des angles droits, renvoie à la réalité d’ici- bas, dont le carré est le symbole. On associe à l’équerre, en un jeu d’opposition, le compas qui est l’instrument qui permet de tracer des cercles. L’équerre est l’attribut de Joseph le charpentier. L’ALPHA ET L’OMÉGA Les lettres grecques A et O sont respectivement la première et la dernière de l’alphabet : dans l’Apocalypse, ces deux lettres sont prononcées par le Christ Fils de Dieu, qui ainsi se proclame le Principe et la Fin (Ap 21, 6 ; 22, 13). Ce symbole apparaît souvent de part et d’autre de la croix ou d’un chrisme ; il est gravé sur le cierge pascal.
GRENADE Densément remplie de grains, la grenade est un symbole de fécondité, de fertilité. C’est dans ce sens que doit être interprétée sa présence dans l’iconographie, au sein du jardin de l’Annonciation ou dans les mains de l’Enfant- Jésus : c’est un signe de naissance fructueuse, mais aussi, du fait de la couleur rouge de son jus et de sa chair, de sang versé, de la passion. Le goût sucré du fruit signifie la jouissance de Dieu à laquelle sont appelés les élus après la Résurrection. La régularité avec laquelle sont rangées sous une même écorce ronde les innombrables graines fait de la grenade un symbole d’Église, une Église unitaire que ne vient entamer aucune hérésie.
Le TRIANGLE Un triangle équilatéral représente la Trinité divine. Peuvent compléter le symbole un œil placé en son centre indiquant l’omniprésence du regard divin et trois faisceaux de lumière jaillissant de chacun de ses côtés. Une auréole triangulaire est réservée à Dieu le Père, première Personne de la Trinité.
LE LABYRINTHE Le labyrinthe est devenu dans la tradition chrétienne le symbole du chemin à parcourir pour rejoindre le Salut. Dans cet itinéraire, les tribulations ne manquent pas : le fidèle hésite, avance, revient en arrière, se perd pour enfin trouver le chemin. Le labyrinthe est aussi l’image du pèlerinage (vers Saint- Jacques- de- Compostelle, Rome ou Jérusalem).
Les origines.
Le symbolisme chrétien primitif est l'utilisation symbolique d'images, de mots et de gestes pour exprimer des concepts théologiques et spirituels.
Ces symboles ont joué un rôle important dans la transmission de la foi aux premiers chrétiens, qui étaient souvent confrontés à des persécutions et à des obstacles dans la pratique de leur religion, il s'appuie sur des images et des récits bibliques, ainsi que sur des symboles familiers aux cultures juives et romaines de l'époque. Il incorpore également des images issues de la nature, telles que l'agneau, le poisson et la colombe. Les plus courants comprennent la croix, qui est l'emblème universellement reconnu du christianisme. Les premiers chrétiens considéraient la croix comme un symbole de leur croyance en la mort et la résurrection de Jésus-Christ.
Un autre symbole important est l'icône, une image sacrée représentant Jésus, Marie, les apôtres et les saints. Les icônes sont souvent ornées de symboles, tels que des couleurs, des vêtements et des objets, qui aident à communiquer la signification théologique de l'image. Le poisson est également un symbole chrétien primitif important, car il représentait Jésus-Christ pour les premiers chrétiens. Les lettres grecques qui composent le mot "poisson" (ichthus) peuvent être utilisées pour former un acronyme pour la confession de foi chrétienne : "Jésus Christ, Fils de Dieu, Sauveur".
Enfin, l'agneau est un symbole important dans le christianisme primitif car il représente le sacrifice de Jésus-Christ pour racheter les péchés de l'humanité.
En somme, le symbolisme chrétien primitif est un langage visuel qui a permis aux premiers chrétiens d'exprimer leur foi en des termes compréhensibles pour les gens de leur époque. Il a continué à jouer un rôle important dans l'art et la liturgie de l'Église chrétienne au fil des siècles, et reste un élément clé de la pratique religieuse .
Ces chrétiens des premiers temps, étaient les premiers adeptes dans les premiers siècles de l'histoire. Ils se sont réunis pour adorer et pratiquer leur foi dans des communautés qui étaient souvent secrètes en raison de la persécution, ils ont laissé des traces importantes dans l'histoire, y compris la création de l'Église, l'établissement de la Bible chrétienne canonique, et l'influence sur l'art, la philosophie et la culture. Les contributions des chrétiens primitifs à la société ont été légion, et leur impact sur le monde est toujours visible aujourd'hui.
Le nomadisme.
Le christianisme primitif est historiquement associé au Moyen-Orient, plus précisément à la région de la Palestine et Jérusalem, où il a émergé au milieu du premier siècle de notre ère. À cette époque, la région était le foyer d'une culture nomade et sédentaire.
Les apôtres du Christ, qui étaient les propagateurs du christianisme primitif, se déplaçaient souvent de lieu en lieu pour prêcher la bonne nouvelle et établir des communautés de croyants.
En effet, le christianisme primitif a été caractérisé par un fort esprit de communauté et une présence active dans différents endroits.
Dans ce cadre, le nomadisme et le christianisme primitif se sont rencontrés. Les apôtres voyageaient régulièrement dans différentes régions, non seulement en Palestine, mais également en Asie Mineure, en Grèce, en Rome et autres parties du monde connu de l'époque. Il est probable que le trait nomade de cette culture a influencé la manière dont le christianisme primitif s'est développé, en encourageant une certaine mobilité, même au sein des communautés.
Il convient également de noter que le christianisme primitif a souvent été confronté à des défis culturels lorsqu'il rencontrait des habitants nomades.
Par exemple, les apôtres ont dû s'adapter à des modes de vie différents et des expressions culturelles différentes, souvent avec des croyances qui divergent de leurs propres enseignements. Cependant, le christianisme primitif a également pu offrir une forme de stabilité spirituelle pour les nomades, en leur offrant une foi commune qui transcende les écarts culturels et les différences de mode de vie. En somme, le christianisme primitif et le nomadisme ont certainement coexisté et interagi dans les premiers siècles de l'ère chrétienne, influençant mutuellement les développements culturels et spirituels. Les voyageurs étaient souvent accueillis dans les communautés chrétiennes, qui les aidaient avec de la nourriture, de l'eau et d'autres besoins, tout en les encourageant à trouver un sens plus profond dans leur vie en Christ.
Les symboles comme code de communication et de reconnaissance.
“Avant l’Édit de Milan en 313 ap. J.C. qui autorise les chrétiens à pratiquer librement leur culte dans l'empire, ces derniers devaient savoir rester discrets. Les symboles deviennent alors un merveilleux moyen de communication.
Durant les premiers siècles du christianisme, les communautés chrétiennes vivent dans une société majoritairement polythéiste qui les traitent avec mépris.
Dans un contexte qui leur est hostile, les chrétiens se doivent donc de rester discrets pour éviter les persécutions. S’ils n’ont pas le droit de se rassembler pour célébrer en communauté, ils peuvent tout de même enterrer leurs morts dignement. Et c’est là, au cœur des catacombes, que le christianisme se manifeste visuellement.
Nous pouvons admettre qu'à ce moment prend réellement naissance le symbolisme chrétien primitif avec sa cohorte de symboles animaliers et de symboles géométriques, qui mis en évidence et en situation scéniques et pédagogiques, figurent les messages allégoriques; tel le bon pasteur portant sur son épaule l’agneau du sacrifice, ou la barque de pêcheurs prenant dans leur filet les poissons, figurant les âmes qu’il faut sauver.
La parabole exprimée par le souffle et la voix se sert de cette iconographie pour faire entendre le message des évangiles.
“Une allégorie est un procédé stylistique qui consiste à rendre concrète une idée abstraite au moyen d’un ensemble cohérent d’éléments symboliques. L’allégorie prend habituellement la forme d’une narration ou d’une description dans laquelle chaque élément de l’abstraction est représenté métaphoriquement.”
“Une parabole est une figure de rhétorique consistant en une courte histoire qui utilise les événements quotidiens pour illustrer un enseignement, une morale ou une doctrine. La parabole est également un récit allégorique qui permet de dispenser un enseignement moral ou religieux”.
La différence globale entre les paraboles et les allégories est que les paraboles présentent un point principal et une application primaire, tandis que les allégories sont multiples, avec de nombreuses pensées intégrées en leur sein.
“Conclusion”
Aujourd’hui il n’y aura pas de conclusion, car ce travail est le prémices informatif à une planche sur l’art paléochrétien d’occident, qui sera illustré par un travail iconographique projeté sur un écran.
Nous mettrons en place cette projection , ou nous pourrons aborder : Le symbolisme dans l’Art . Et comment au travers l’architecture le pouvoir va asseoir son autorité en dévoyant le fondement même du symbolisme primitif. Les prémices de l’avènement du dogme. Confrontation exégétique. Le faste iconographique du césaro-papisme. Du symbole à l’abstraction. L’approche initiatique. Soit l'évocation par l’image allégorique et symbolique, d’un pont entre le visible et l’invisible. Symbolisme paléochrétien.
Adrien l'anc.°.
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